La vision de Denis MORA 1 mois après la création de SIDIANE

Pourquoi SIDIANE

Denis MORA,
Président du Groupe AC Environnement,
Membre fondateur et Vice-Président du SIDIANE

Bonjour Denis,

En ce début d’année, vous avez lancé - avec d’autres acteurs du secteur - un nouveau syndicat répondant au nom de SIDIANE (Syndicat Interprofessionnel du Diagnostic Immobilier, de l’Analyse et de la Numérisation de l’Existant).

Effectivement la gestion politique autour de la réforme du DPE, l’impact des modifications COFRAC sur les laboratoires amiante… nous ont convaincus de la nécessité de monter une organisation propre aux opérateurs de repérage, pour être non seulement entendus mais aussi écoutés pour ce que nous sommes, ce que nous représentons.

Dans ces différents débats, nous avons manqué de caractère, de vision, d’indépendance et nous avons tous subit les événements sans avoir la main pour faire changer les choses. Et pourtant, le modèle économique et technique de nos entreprises évolue sans cesse et nous avons eu jusque-là un développement et un succès plutôt louables qui justifient de participer aux débats et aux négociations. 
Plus globalement, notre métier manque d’un schéma directeur pour notre profession. L’enjeu de SIDIANE est avant tout de proposer une feuille de route claire pour ne plus subir les effets de bord dus aux changements réglementaires non anticipés. 

Je suis très respectueux de l’histoire des organismes qui ont œuvré pour notre profession comme la FNAIM et la FIDI. Mais je suis tourné vers l’avenir. Nous ne pouvons être sous l’influence de l’immobilier ou des métiers du désamiantage. Nous méritons d’avoir une posture indépendante. En revanche, nous n’avons pas l’exclusivité de nos idées et j’espère qu’elles seront partagées par l’ensemble de notre écosystème.

Le logo de SIDIANE

Concrètement, que propose SIDIANE ?

SIDIANE est une organisation professionnelle, représentative, engagée, responsable et ouverte ! Mais je préfère définir SIDIANE à travers ses 5 commissions prioritaires. Ce sont 5 engagements que nous avons pris ensemble et chacun d’entre nous, les membres fondateurs, nous en présidons un. Nous allons nous engager pour les faire avancer. 

Pour ma part, je présiderai la commission « digitalisation du bâtiment et création d’un observatoire national indépendant de la donnée technique de l’existant ». En effet, nous collectons tous des données, de façon uniforme et homogène, et nous pouvons les agréger pour sortir des informations secteurs très intéressantes pour notre profession mais également pour les décideurs et les pouvoirs publics. Le plan France Relance est extrêmement ambitieux. Le diagnostic a un rôle central à jouer pour permettre d’en mesurer à long terme les effets bénéfiques sur la santé de notre patrimoine.
J’interviens également au sein de la commission ayant la volonté de mettre en place un contrôle technique du bâtiment et des logements existants. Cela permettrait de ne plus positionner le diagnostic immobilier comme un métier d’urgence et de soulager la pression de nos opérateurs ! 
Ce contrôle technique, comme pour nos véhicules, revient à proposer un suivi régulier des habitations afin de s’assurer qu’elles soient sûres et qu’elles respectent la santé de ses occupants. 

Les membres fondateurs de SIDIANE à la conférence de presse du 10 février 2022

SIDIANE représente pour vous un besoin de vous engager ?

En tant que leaders, les acteurs de SIDIANE ont la responsabilité d’œuvrer pour accompagner la maturation et la transformation de notre filière. Cet investissement « temps » est nécessaire pour mieux piloter nos entreprises et ne pas subir les changements réglementaires perpétuels qui ont jalonnés l’histoire de notre métier. Il faut savoir s’investir pour ne pas subir. 

J’ai été opérateur de repérage de 2002 à 2008. Je connais ce métier en profondeur et maîtrise parfaitement le quotidien d’un opérateur de repérage. Entre bien atypique, pression client, multiplicité des diagnostics et obligation de se ré-certifier à intervalle régulier, il ne faut pas s’étonner si nos entreprises ont du mal à retenir les talents.

Nous avons besoin de modifier en profondeur quelques rouages historiques de ce métier comme la certification individuelle qui n’a plus de sens lorsque que l’entreprise dispose d’un service technique et QHSE capable de piloter un système qualité d’entreprise.

Le contrôle technique de l’habitat devrait également permettre de sortir ce métier de l’urgence de vendre, de l’urgence de louer, de l’urgence de réaliser des travaux.

Ces changements doivent être engagés sans délai. La rénovation énergétique aura un impact massif sur notre filière. Nous devons consolider ces fondements.

Et puis à l’ère où l’Europe s’interroge sur la gestion de l’amiante, nous sommes observés. Il est important d’être présent et acteur de cette réflexion pour ne pas être sous la souveraineté d’une règlementation amiante européenne plus dispersive. 

Diagnostiqueur réalisant un repérage amiante avant travaux

SIDIANE et AC Environnement

Pourriez-vous nous préciser ce que SIDIANE va apporter aux collaborateurs d’AC Environnement ?

Si je m’engage dans cette organisation c’est pour défendre nos intérêts, leurs intérêts ! Et tous les sujets portés par SIDIANE auront un impact positif chez AC Environnement.

Par exemple, aujourd’hui, ils doivent repasser leur certification tous les 7 ans. C’est plutôt étonnant non ? A travers SIDIANE, je milite pour que la certification se fasse au niveau de l’entreprise et non des collaborateurs. 
Je veux une reconnaissance de notre métier et mettre en avant les opérateurs de repérage parce qu’il y a beaucoup de richesses dans les travaux qu’ils réalisent. Je veux défendre cette profession que nous avons contribué à développer depuis plus de 20 ans. 

Envisagez-vous de prendre la présidence de SIDIANE ?

Non. Nous venons de choisir Jean-Christophe PROTAIS et je suis très heureux que ce soit lui.

Je préside AC Environnement et tant que je serai en activité, je n’envisage pas de prendre la présidence de SIDIANE. D’ailleurs, cela a été le souhait de l’ensemble des fondateurs de SIDIANE : professionnaliser la fonction et élire un Président ne détenant pas de mandat opérationnel dans une structure de diagnostic immobilier.
Présider SIDIANE demande un engagement fort et probablement exclusif. Il n’était pas envisageable, pour les membres fondateurs, de prendre cette charge en sus de nos mandats opérationnels. 
En revanche je suis vice-président, comme tous les membres fondateurs et préside une commission donc oui, je vais aussi y consacrer un peu de temps et accompagner le président lorsqu’il s’agira de défendre nos intérêts.

Le mot de la fin…

Je suis et je reste le président d’AC Environnement et cela reste ma priorité.

Si j’ai décidé de m’investir dans SIDIANE, c’est pour ne plus subir mon métier mais en être acteur. Je souhaite anticiper les changements de demain et redonner à ce métier les lettres de noblesse qu’il mérite par la qualité de la donnée que nous produisons ! Je suis convaincu qu’il peut créer beaucoup de richesses à tous les propriétaires, aux exploitants bailleurs de France, et bien sûr aux pouvoirs publics. Je veux participer à la transformation de ce métier, là, maintenant, parce que c’est le moment !

Merci, Denis MORA

Denis MORA,
Président du Groupe AC Environnement,
Membre fondateur et Vice-Président du SIDIANE